Nous avons rencontré Ananda Regi, photographe du Studio Photo Factory et gérant de la galerie et association du Bar à photo à Montpellier. Nous avons discuté photo, projet, expo, et un peu de jardinerie, on vous ne le cache pas mais ça restera en off ;)
On vous laisse découvrir Ananda, ses projets, sa bonne humeur et sa passion insatiable de la photographie.
Comment la photographie est-elle entrée dans ta vie ?
Par le cinéma, parce que je voulais faire du cinéma, filmer, les caméra, la lumière… Et du coup j’ai commencé par faire une école de cinéma à Paris : un appareil photo, après un agrandisseur, et après des flashs et voilà c’était trop tard j’étais tombé dans la photo. Et au fur et à mesure ça a grandit et on ne s’est plus quitté.
Quel genre de photos fais-tu ?
Un peu de tout, un petit peu de photo d’identité parce que dans le quartier il n’y en a pas énormément mais quand même un petit peu. Des photos pour des entreprises, des photos pour des profils Linkedin, des photos de famille, un petit peu de tout mais pas assez (rires).
C’est quoi le bar à photo ?
Le bar à photo c’est avant tout une galerie, mais aussi une association qui gère la galerie avec une expo par mois, un vernissage en musique avec un concert live à chaque fois, plus aussi des stages photos, des rencontres, des projections, des animations autour de la photo et pas que de la photo, un marathon photo et tout plein d’activités comme ça. Et on fait aussi parfois des partenariats avec d’autres associations de quartier ou culturelles.
Pourquoi avoir monté cette galerie ?
Pour me prendre un peu plus de temps sur le temps que je n’ai pas assez déjà (rires). Parce que j’aime bien effectivement tout ce qui bouge au niveau culturel, social dans la ville et comme j’ai un lieu, qui est mon studio photo à la base, je me suis dit autant allier les deux, autant utiliser le potentiel du lieu pour l’exploiter à 100%. Le studio je ne l’exploitais pas tous les jours donc maintenant il est blindé d’utilisation.
Ça permet de rencontrer des gens, l’idée c’était de faire du lien, ça pouvait amener des choses à l’un et à l’autre, autant à l’association qu’à ma structure. Ça a commencé tout petit d’abord à trois la première année puis quatre, cinq, puis des services civiques et maintenant c’est devenu une bonne équipe qui tourne depuis bientôt cinq ans.
Qui vient au bar à photo ?
On essaye de ne pas s’enfermer dans un style, on a autant des professionnels, des amateurs, des techniciens de la photo ou complètement artistes, on a pas de critère de sélection et c’est très varié. Et pour le public, c’est pareil, ça reste quand même assez éclectique en terme d’âges, en terme de catégories, ça vient du quartier et même pas forcément du quartier mais de toute la ville.
On a même du jeune public aussi des fois, à Noël on avait fait un atelier pour le jeune public. On aimerait faire aussi une catégorie jeune public pour le marathon photo.
Quel a été ton meilleur moment depuis que tu as ouvert le bar à photo ?
Moi ce qui me fait plaisir c’est d’avoir des bons retours de la part des des photographes qui ont exposé, les retours positifs du public et des participants.
Quels sont les aspects de la photo que tu apprécies le plus ?
En fait c’est plutôt le principe de production : trouver la bonne lumière et essayer, refaire, expérimenter, chercher… Une fois que la photo elle est faite, presque des fois je les laisse dormir sur mon ordinateur mais voilà c’est faire et trouver la bonne lumière.
Une expo de prévue bientôt ?
Une magnifique expo d’un jeune photographe en devenir… (rires).
Une exposition qui s’appelle Danse la ville que j’ai eu l’honneur de présenter et qui traite donc de la danse et de la ville. C’est un projet que j’ai commencé il y a un an, j’ai déjà exposé mais là c’est une nouvelle version, qui va peut-être encore continuer toute l’année à venir, parce qu’il y aurait l’idée de faire une deuxième étape à ce projet là pour exposer dans un lieu prestigieux. Mais bon en attendant un lieu prestigieux c’est déjà un lieu très charmant qui m’accueille (rires).
Du coup c’était une belle rencontre parce que moi je ne connais pas la danse, je ne connais pas la photo de danse, mais je me suis quand même aventuré dans ce projet là sur un coup de tête comme ça sur une idée qui m’est venue. J’ai contacté les danseuses et danseurs que je connaissais pas non plus, j’ai eu des contacts très positifs, on s’est rencontré juste le jour de la séance, on s’est donné rendez-vous à un endroit, on a échangé trois mots et hop on a attaqué on a fait une séance photo. Pour moi c’était beaucoup de l’impro, pour eux aussi et ça s’est très bien passé et du coup ça a donné des milliers de photos, à trier… et ça m’a bien plu de travailler la danse hors des lieux habituels à savoir dans des salles de spectacle ou de répétition.
Comment s’organise une exposition ?
C’est d’abord un travail en commun avec le photographe. On fait en fonction des personnes. Il y en a qui ne connaissent pas du tout, il y en a qui savent très bien ce qu’ils veulent et dans tous ces cas là on les accompagne. Vu que la galerie a un sens circulatoire, on essaye de faire une progression, une alternance, un rythme dans l’accrochage.
Pour mon accrochage à moi ça va être particulier même si je ne sais pas exactement encore mais il va y avoir des surprises dans la scénographie et dans la circulation. Il y a un autre thème qui s’est ajouté malgré moi c’est le covid qui va faire partie de la scéno. Je suis parti de la contrainte pour l’optimiser en quelque chose de positif et créatif.
Quel conseil donnerais-tu à un photographe qui souhaite exposer ?
Avoir un projet précis et qui raconte quelque chose, pas juste une belle photo, ça suffit pas.
Quel est ton labo préféré ?
(Rires) Positif lab ils sont au top parce qu’ils sont disponibles, ils sont souriants, accueillants, réactifs et professionnels surtout.
Noir et Blanc ou Couleur ?
Noir et Blanc.
Argentique ou numérique ?
Numérique.
Naturel ou retouché ?
Optimisé (rires).
Paysage ou portrait ?
Portrait.
Mat ou brillant ?
Mat.
Et enfin, c’est quoi pour toi une belle photo ?
C’est une photo qui n’a pas besoin de légende.
Merci Ananda pour ce chouette moment passé en ta compagnie dans la cours du Bar à photo, avec pour fond sonore les petits oiseaux et pour décors de jolis plants de tomates. Nous serions bien restés toute la journée, mais on te retrouve dès Samedi 13 Juin pour le vernissage ton exposition Danse la ville.